Les congés de Pâques font partie des rares moments de l’année où chacune des jeunes filles de l’internat de Kandi rentre dans leurs familles respectives. Certaines vivent à quelques kilomètres seulement, dans un village de brousse avoisinant, d’autres à plusieurs heures de là, comme à la frontière avec le Burkina Faso ou le Nigéria.

Les jours précédant le départ en vacances se remplissent par les préparatifs d’un retour aussi attendu que redouté pour certaines. L’atelier de tresses d’un côté, les essayages de jolies tenues de l’autre et la confection de savon liquide pour vendre au village : pas question de perdre l’esprit d’entrepreneuse durant cette parenthèse.

Avec l’argent gagné, elles iront à leur retour déambuler dans le marché de Kandi situé à quelques minutes de l’internat pour acheter des conserves de sauces tomates dont la carcasse sera transformée en cuillères de cuisine. Et si la récolte s’avère particulièrement bonne, elles lanceront leur dévolu sur un nouveau pagne au motif étourdissant.

Bariba, Peul ou encore Mokolé… Ici, les diversités ethniques et religieuses sont une force qui se traduit par une solidarité omniprésente à chaque moment de la journée et chaque tâche qui en liée.

“Les Filles de Kandi” est un travail au long court initié en 2019 sur le développement des jeunes femmes au Bénin et les enjeux liés à leur éducation. Cette série, fruit d’une proximité tissée au fil des années, est une immersion dans le quotidien d’un internat supervisé par des religieuses chrétiennes à Kandi, au nord-est du Bénin. 

The Easter break is one of the rare moments of the year the girls of the boarding school of Kandi return to their respective families. Some live only a few kilometers away, in a nearby bush village, others several hours away, such as on the border with Burkina Faso or Nigeria.

The days leading up to the departure are filled with the preparations all the way to this return, which is expected and feared at the same time. The braiding workshop on one side, the fitting of outfits on the other and the making of liquid soap to sell in the village: no way to loose the entrepreneurial spirit during this interlude.

With the money earned, they will go to the market of Kandi which is only few minutes away to buy canned tomato sauces, the carcass of which will be transformed into cooking spoons. And if the harvest proves particularly good, they will set their sights on a new loincloth.

Bariba, Fulani, Mokolé… Here, ethnic and religious diversities are a strength that translated into an omnipresent solidarity at each task of the day.

“The Girls of Kandi” is a long term work started in 2019 on the development of the young women in Benin and the issues related to their education. This series, the result of a close relationship woven over the years, is an immersion in the daily life of a boarding school supervised by Christian nuns in Kandi, in the North-East.

© Noémie de Bellaigue